15 mars 2015

La féminisation des noms de métiers à travers les langues

Un thème plutôt intéressant : la question du féminin. Pas seulement (et en fait pas du tout) pour une question de féminisme à deux sous, mais un constat : certaines langues permettent plus facilement un passage du masculin au féminin, pour les noms de professions par exemple.
Si la question vous intéresse, vous pouvez lire l'article sur le blog du site Babbel et/ou mes questions et constats personnels ci-dessous !

Lien : Article entier sur le blog Babbel



C'est une question qu'y s'est imposée à moi l'an dernier, en fait, dans une traduction de l'allemand vers le français qui parlait justement de la profession de traducteur/traductrice : comment garder une certaine neutralité de genre pour parler de la profession de traducteur/traductrice ?
Et de me retrouver confrontée à la question dans cet article m'a donné envie d'en parler.

En allemand, c'est assez simple : on rajoute "-in" à la fin et on a le mot, la profession au féminin.
ex : der Bürger > die Bürgerin, der Arbeiter > die Arbeiterin, der Lehrer > die Lehrerin usw.
Et ce magnifique raccourci du pluriel mixte : "Liebe MitbürgerInnen" avec le "I" majuscule.

En français, rien de tout ça. On a parlé (il y a longtemps) de féminiser tous les métiers et on s'est retrouvé avec des débilités du genre le portier > la portière, le cafetier > la cafetière... bref, le français n'est pas une langue qui se féminise aisément.
En français, on sait que le féminin ne se forme pas de façon régulière. On peut ajouter "-rice" (traductrice, actrice), "-esse" (maîtresse, chasseresse, doctoresse), "-euse" (fumeuse), ou "-e" (auteure, professeure)... (je n'en vois pas d'autres mais je peux me tromper !) et certains mots sont mixtes.

Dans ma traduction, j'étais également confrontée à un problème d'équilibre de phrase avec les "Übersetzer/in" et les "Dolmetscher/in" en allemand et en français, les "traducteurs/traductrices" (là, ça va) et les "interprètes"... et rien d'autre (puisqu'on dit un interprète et une interprète) En tous cas, moi ça me gêne :P



Dans l'article de Babbel, j'ai découvert que l'italien pose les mêmes problèmes que le français !
Par contre, l'espagnol semble avoir une échappatoire ou une solution masculin/féminin avec o/a ! L'espagnol distingue aussi avec nosotros/nosotras ou vosotros/vosotras les groupes d'hommes et de femmes aux deux premières personnes du pluriel. Positif ? Au moins avec nous et vous on n'a pas besoin de se poser de questions^^

Autre solution exposée par l'article, utiliser le neutre, comme l'anglais qui n'a pas d'articles différents selon le masculin ou le féminin mais seulement "the". Ou avec un vrai neutre comme pour le suédois.
En islandais également, on dispose d'un neutre pluriel avec par exemple l'article de la troisième personne pluriel "þau" pour dire "ils" contenant des hommes et des femmes.


J'avais commencé des recherches (que je n'ai pas poussées bien loin) pour savoir s'il y avait un rapport entre la place de la femme dans la société et les langues. Et j'ai pu constater que les pays dans lesquels la langue permet une féminisation simple sont des pays qui ont accordé tôt le droit de vote aux femmes (on sait que la France a eu du mal à s'y mettre :P) ou des pays qui ont vu des femmes prendre des places de pouvoir : en Islande, une femme a déjà présidente, et même si elles n'ont pas de vrai pouvoir politique, il y a des reines dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni.
Coïncidences ?



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