21 août 2016

scolaire vs solitaire #41

Góðan daginn!



La date d'aujourd'hui !

sunnudaginn, 21. (tuttugu og fyrsti) ágúst

Pas vraiment de progrès depuis le dernier post sur mon apprentissage de l'islandais !
Je stagne un peu, donc j'essaie d'écouter plus d'islandais (site de la chaîne télé RÚV et playlist youtube de chansons disney) et d'écrire plus, mais ce n'est pas simple de trouver quelqu'un pour corriger... du coup, le projet "íslenska saga" est au point mort (d'autant plus que les vidéos kanji et "historia española" prennent beaucoup de temps et le sont aussi).

Donc le reste de l'article est une traduction d'un article du Focus que j'ai lu il y a quelques mois dans Vocable : "Weit weg ist mal nah an sich selbst". Une invitation à voyager, seul si possible, pour se confronter différemment au monde et en apprendre plus sur soi-même.



Loin de chez soi, on est plus proche de soi-même

Pour le psychologue Martin Krengel, le voyage est le meilleur test de personnalité. C'est au plus loin de chez soi et confronté à d'autres environnements et cultures que l'on découvre le mieux qui l'on est. Cet ancien formateur en gestion du temps a tout lâché pour faire un grand périple à travers le monde. Le livre tiré de ses aventures (et mésaventures) est une amusante invitation au voyage et à la découverte de soi.

FOCUS-Magazin : Monsieur Krengel, pourquoi tant de gens rêvent-ils de faire un tour du monde ?

Martin Krengel : Par curiosité et pour apaiser leur tourment intérieur. Certains veulent remettre en question leur propre culture et cherchent un nouveau style de vie après plusieurs années vécues dans un stress permanent à cause de leur travail. Cette recherche peut aussi découler finalement sur le souhait d'immigrer complètement. Beaucoup de ceux qui partent ne savent pas vraiment ce qu'ils cherchent – mais ils le réalisent au moment où ils l'ont trouvé.


FOCUS : Vous avez fait un tour du monde vous aussi : quelle était votre motivation ?

M.K. : En tant qu'expert en gestion du temps, j'ai vécu pendant des années en suivant les préceptes que j'inculquais à mes lecteurs et à ceux qui participaient à mes séminaires : à savoir, utiliser chaque minute de la journée de manière efficace. Mon tour du monde était une tentative de vivre l'anti-gestion du temps : décrocher tout simplement, se laisser porter par les événements et voir ce qu'un homme aussi efficace que moi pouvait faire de cela.


FOCUS : Et qu'avez-vous appris ?

M.K. : Voyager est la meilleure méthode de coaching qui existe pour le développement de la personnalité. Au début, par exemple, je ne savais pas quoi faire de tout ce temps libre qui m'était donné tout à coup. J'ai dû commencer par apprendre que des choses peuvent se produire également lorsqu'on n'a pas fait de plan en avance. On apprend l'improvisation, la flexibilité, la patience et à supporter l'incertitude, on fait de nouvelles connaissances. Les découvertes que l'on fait en voyage nous aident après notre retour à mieux gérer le quotidien et à repérer les choses qui bouffent notre énergie. La plupart des gens s'accrochent beaucoup trop longtemps à des personnes ou des projets qui ne les mènent nulle part. Voyager nous rend plus téméraire, on est davantage prêt à prendre des risques, au sens positif du terme.


FOCUS : Comment cela ?

M.K. : Beaucoup des choses que nous faisons au quotidien sont de purs mécanismes de procrastination – de la « repoussite chronique » si l'on veut. On vérifie ses e-mails, on se perd dans une certaine routine parce que les tâches importantes nous font peur. En voyage, on n'a plus toutes ces excuses, et on peut, on doit, même, essayer des choses que l'on n'aurait jamais osé faire d'ordinaire. Dans un pays étranger, on est libéré son corset socio-culturel, on peut essayer des choses nouvelles, on est plus libre dans sa tête et dans ses actes.


FOCUS : Y a-t-il également des gens auxquels vous conseilleriez de plutôt continuer à rêver que de partir en voyage ?

M.K. : Absolument. Quelqu'un qui a un grand besoin de sécurité se sentira déjà suffisamment mis à l'épreuve après avoir passé trois semaines en Italie. Pour de nombreuses personnes, ne pas savoir précisément où vous allez passer la nuit lorsque vous êtes sur la route, est plus angoissant qu'enrichissant.


FOCUS : Dans votre livre, vous écrivez que vous aussi avez eu des difficultés à réaliser concrètement votre projet de tour du monde. Comment réussit-on à passer du stade des premiers pas à la grande aventure ?

M.K. : Ce sont précisément les choses que l'on souhaite le plus ardemment qui nous font le plus peur. Ma stratégie « coup-de-pied au cul » est la suivante : parlez à tout le monde de votre rêve et postez votre projet sur facebook. En faisant cela, vous vous engagez. De plus, vous recevez des messages, des conseils et des questions qui vous stimulent et vous poussent à penser davantage votre projet. Lisez des récits de voyage et des blogs qui rendront votre voyage plus concret et plus imaginable. Réalisez des actions concrètes : louez un appartement ou une voiture. Lâchez-vous.


FOCUS : Pour certains, voyager est simplement trop cher.

M.K. : Je vois cela comme un investissement pour ma personnalité et mon bien-être. Mon voyage m'a coûté environ autant qu'une petite voiture. Je préférerais passer ma vie à aller à pied plutôt que de renoncer à tous ces sentiments de bonheur et à l'effet formateur que j'ai éprouvés. Les expériences vécues en voyage sont tellement intenses que le temps me paraissait beaucoup plus long. De ce point de vue, un voyage est une maximalisation du temps de vie.


FOCUS : Est-il mieux de voyager seul ou à deux ?

M.K. : Loin de chez soi, on est sacrément proche de soi-même. C'est pourquoi, pour le développement de la personnalité, il est mieux de voyager seul. On doit se confronter à soi-même, pendre seul chaque décision, remplir un temps libre infini en suivant ses préférences personnelles. Lorsqu'on voyage à deux, on a davantage de soutien psychologique, ce qui rend la chose plus agréable, mais également moins stimulante. Je recommanderais de voyager seul au moins une fois dans sa vie – même si ce n'est que pour quelques jours.


FOCUS : Qu'est-ce qui vous a déçu ?

M.K. : Je me représentais l'île Tonga dans l'océan Pacifique comme un petit paradis, au lieu de cela, j'y ai trouvé la désolation, la torpeur, les contradictions. Et dans tous les lieux touristiques d'Australie, on est encerclé de hordes de jeunes Allemands en sac à dos qui boivent des litres de bière sur la plage et qui appellent cela vivre une expérience culturelle. Il faut aimer.


FOCUS : Comment faire pour conserver au quotidien ce que l'on a appris en voyage ?

M.K. : C'est une question importante. Écrivez un journal de voyage dans lequel vous notez ce qui vous rend heureux lorsque vous êtes en voyage et ce qui vous stresse lorsque vous êtes à la maison. Relisez-le lorsque vous êtes rentrés, regardez vos photos de voyage et changez votre quotidien pour qu'il ressemble autant que possible à votre situation lorsque vous êtes en voyage. Et repartez vite. Pas besoin de faire un tour du monde à chaque fois.



Sjáumst!



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